4.4 Franchir les frontières plus lointaines

Notre plus grand marché extérieur est le marché français, parce qu’on y parle la même langue. Il existe pourtant de nombreux outils d’apprentissage des langues étrangères. Trop sans doute. Visons des outils efficaces, connus et utilisés. Deuxième point d’attention : la Sofinex est une source de financement précieuse pour les entreprises wallonnes qui visent la grande exportation. Ne limitons pas son impact pour des raisons budgétaires. Concentrons les moyens sur les outils de support qui marchent.

  • Des langues pour gagner des marchés

Constat

Comment expliquer le différentiel d’exportation entre nos exportations vers les Pays-Bas, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le marché français, qui représente à lui seul 25% de nos exportations ? Les langues ! Une étude de l’UE (ELAN) a mis en évidence l’existence d’un rapport direct entre langues et bons résultats à l’exportation. Celle-ci a chiffré à 11% les PME européennes qui perdent des marchés en raison de leur manque de compétence linguistique.Cette mesure vise à améliorer la notoriété des programmes linguistiques par une action conjointe AWEX/FOREM/UWE afin d’accélérer le développement de ces compétences au sein des PME exportatrices. Ce programme s’adresse tant aux entreprises exportatrices qu’aux entreprises à potentiel d’exportation et privilégie l’anglais, le néerlandais et l’allemand. Cette mesure devrait aussi renforcer la part de la Wallonie à la grande exportation.

Mesures

De nombreux programmes de formation linguistiques sont proposés aux entreprises. AWEX/FOREM (chèques formation) ainsi que par d’autres instances (Universités, CCI, IFAPME, etc.). Malgré ces offres, on constate que l’une des faiblesses de nos entreprises reste leur compétence linguistique trop peu développée.

  • De nouveaux moyens pour la Sofinex

Constats

Si les moyens initiaux et les moyens disponibles prévus pour les garanties en couverture de crédits commerciaux ainsi que ceux prévus pour les financements directs se sont avérés suffisants, on constate par contre que les moyens accordés pour les autres mesures d’accompagnements à l’internationalisation des entreprises sont tributaires d’un processus de réalimentation qui ne permet pas une information optimale de ces mesures auprès des entreprises. A titre d’exemple, le Fonds des pays émergents ne dispose plus que de 2,8 millions € sur une enveloppe de départ de 45 millions €.

Mesures

Alors que les outils de la Sofinex ont montré toute leur efficacité, il est nécessaire de réalimenter les lignes budgétaires afin d’informer plus largement les entreprises de ces outils.

  • Une coordination plus efficiente entre le fédéral et la Région Wallonne

Mesures

Organiser une meilleure coordination des relations internationales entre le fédéral et le régional afin d’assurer l’attractivité de la Wallonie auprès des investisseurs étrangers et renforcer sa présence sur les marchés extérieurs. Exemples : Traités internationaux (CETA ou Mercosur) – Brexit – Licences d’exportation.

Prévoir plus de synergie entre les instruments de soutien financier régionaux (Sofinex) et fédéraux (Credendo – Finexpo – SBI) pour en augmenter l’effet de levier sur les exportations.

  • Gagner des parts de marché hors Europe et dans les nouveaux secteurs

Constats

Les exportations sont un des piliers de la santé économique de la Wallonie.

En 2017, elles ont atteint un chiffre record avec un montant de 41,9 milliards d’euros. Pour l’année 2018, les dernières données disponibles sont également très positives. Néanmoins, nous devons relativiser ces chiffres. Les exportations wallonnes restent très concentrées sur les pays proches (France, Allemagne et Pays-Bas). En outre, les très bons résultats enregistrés proviennent essentiellement de certains secteurs (la santé et le matériel de transport) et un petit nombre d’entreprises.

Mesures

Petite région tournée vers l’extérieur, la taille modeste de son marché intérieur ne laisse pas beaucoup d’alternatives à ses entreprises. La Wallonie est un marché trop petit pour assurer la croissance de nos entreprises.

Nous proposons de renforcer le pôle d’experts sectoriels au sein de l’AWEX afin d’analyser les opportunités au sein de secteurs spécifiques. Celui-ci devrait également identifier des opportunités avec l’émergence des nouvelles technologies (exemple : le new-space). Il faut également axer davantage les aides et services déjà disponibles sur la grande exportation et dans les marchés en pleine croissance.