4.3 Déployer les nouvelles filières économiques

Economie digitale, e-commerce, économie circulaire, économie collaborative, écoconstruction, voilà quelques secteurs qui sont en train de structurer l’économie du 21ème siècle. Ne ratons pas le train. Investissons dans ces filières : dans la R&D, dans des projets cohérents, dans des entreprises qui positionneront la Wallonie dans les chaînes de valeur mondiales. De la réflexion nait l’action, il faut donc établir des stratégies solides et à moyen terme avant d’investir.

Economie digitale

  • Le plan d’action « Digital Wallonia » comporte un volet de mesures pour développer le secteur digital en Wallonie, dont les détails peuvent être trouvés dans le défi 5.
  • Néanmoins, un certain nombre d’initiatives doivent être prises pour assurer l’efficacité de l’écosystème.
    • Redéfinir le rôle (et donc des missions) du cluster « infopôle » comme point de référence de la filière ;
    • Assurer la cohérence des incubateurs et les organismes de financement dans le domaine. Le Ministre a lancé une réforme dans ce sens en juin 2018 ;
    • Assurer le continuum du financement des entreprises digitales tout au long de leur développement (par ex. assurer le financement des « scales-up » par un fonds créé par la SRIW) ;
    • Envisager de réserver des appels à projets R&D à la filière ;
    • Utiliser les leviers des marchés publics pour assurer une demande aux entreprises de la filière ;
    • Développer les Hubs digitaux de l’AWEX.

Economie circulaire

  • Un relevé des expériences d’entreprises et filières menées en Wallonie devrait servir à présenter des exemples et des best practices pour les entreprises qui songent à entrer dans l’économie circulaire ;
  • De la réflexion nait l’action : pour éviter des initiatives désordonnées peu efficaces et parfois inutiles, il faut établir une stratégie wallonne de l’économie circulaire, basée sur la note du Cabinet Jeholet et l’avis du CESW et qui reposerait notamment sur les principes suivants:
    • Une stratégie qui associe tous les ministres et les entreprises ;
    • Une plateforme « économie circulaire » sur 4 piliers : intelligence EC, diffusion-information-sensibilisation, projets, investissements ;
    • Des moyens suffisants ;
    • Un suivi par la cellule des stratégies transversales ;
    • Des actions sur la réglementation : marchés publics, transport des déchets, définition des notions de « sous-produits », « end of waste » ;
    • Des incitants fiscaux.
  • Moyennant ces limites à respecter, la Wallonie a intérêt à explorer la voie de l’industrie biobasée. Une initiative a été lancée par plusieurs acteurs (les pôles Greenwin et Wagralim, l’asbl Valbiom, la fédération Essenscia et l’office du bois), qui porte le nom de « coq vert » et qui développe toute une stratégie pour le développement de l’économie biobasée en Wallonie. L’UWE apporte son soutien à ce plan, pourvu qu’il associe d’une manière ou d’une autre les fédérations FEVIA (agroalimentaire) et Fedustria (le bois) pour éviter des conflits au sein de l’industrie wallonne.

Les circuits courts dans le secteur de la construction

  • Sachant que les marchés publics wallons sont plus perméables à la concurrence extérieure que ceux des régions et pays voisins, il importe de préserver l’accès aux marchés publics pour les entreprises et PME régionales, et d’optimiser les retombées régionales des travaux via, par exemple, l’application du guide anti-dumping du SPW et les circuits-courts ;
  • Il existe encore pour l’économie circulaire dans le secteur de la construction un important potentiel de développement, notamment en lien avec les circuits-courts afin de stimuler les PME locales, les filières de matériaux et systèmes constructifs locaux, les produits locaux, les travailleurs locaux, etc. ;
  • Pour certains produits dont la construction a besoin, il n’existe (selon l’IWEPS) pas assez de fournisseurs wallons : il faut donc pouvoir identifier et combler ces lacunes, pour renforcer le maillage économique en amont du secteur et ainsi maximiser l’effet d’entraînement régional.