2.1 Dégager un consensus sur l’amélioration du climat social

Les régions qui se développent se caractérisent par un climat social serein où il existe un réel dialogue constructif qui n’est pas pénalisé par les rapports de force. Dans ce contexte, il est souhaitable que les interlocuteurs sociaux et certains acteurs académiques puissent dégager une vision commune des conditions nécessaires à un climat social optimal en Wallonie.

Les lieux de rencontre entre interlocuteurs sociaux sont nombreux en Belgique. Au niveau fédéral, les interlocuteurs sociaux se réunissent notamment au sein du groupe des 10, au Conseil National du Travail et au Conseil Central de l’Economie. Des conventions collectives de travail sont négociées dans les différentes Commissions Paritaires. Les interlocuteurs sociaux sont également co-gestionnaires des différentes branches de la sécurité sociale, notamment l’ONEM, l’INAMI, etc.

Au niveau régional wallon, les interlocuteurs sociaux se rencontrent régulièrement au sein du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Le Groupement des Partenaires Sociaux Wallons (GPSW) a été mis en place dans le cadre de la 6ème réforme de l’Etat pour suggérer des politiques au Gouvernement wallon dans le cadre des anciennes compétences fédérales transférées aux Régions. C’est ainsi que la réflexion relative aux aides à l’emploi a servi de base aux mesures arrêtées par le Parlement de Wallonie dans le cadre des programmes « impulsions ». Les interlocuteurs sociaux participent à la gestion de nombreux organismes publics (FOREM, IFAPME, OFFA, AVIQ, etc.).

Toutes ces concertations, ces participations aux décisions et ces remises d’avis se font sans que les interlocuteurs sociaux aient réussi à développer une vision commune des conditions nécessaires à un climat social optimal en Wallonie.

Une première étape a été franchie en 2017 dans le cadre du « livre blanc de la concertation sociale » où les associations des professionnels RH, les interlocuteurs sociaux et du monde académique se sont interrogés sur l’évolution des relations sociales dans un monde changeant. Cette démarche doit être accentuée lors de la prochaine législature. Il serait notamment intéressant de se pencher sur les bonnes pratiques développées dans certains pays pour rendre le climat social plus serein.

Plus globalement il serait opportun de voir comment les milieux académiques peuvent aider les interlocuteurs sociaux à s’inspirer des modèles étrangers dans le cadre de la création d’un lieu de dialogue et d’échange interdisciplinaire pour améliorer le dialogue social. En effet le plus important -ce en quoi les académiques peuvent aussi aider- est de bien cerner les nouveaux défis du XXIème siècle, à savoir principalement la réduction de l’espace et l’accélération du temps en raison des progrès technologiques qui impactent le vivre ensemble, notamment au sein des entreprises. Comment dans ce contexte faire évoluer positivement les facteurs qui contribuent au maintien et à l’augmentation du pouvoir d’achat et des bienfaits de notre sécurité sociale ? Telles sont les questions à résoudre. Une vision commune, et dès lors un consensus social, ne se dégageront qu’en tenant compte de réalités partagées.