1.3 Satisfaire un maximum d’emplois vacants
La Wallonie doit se saisir de la problématique de la pénurie de main-d’œuvre, au risque de voir sa croissance freinée. Aujourd’hui, nos entreprises ont la possibilité de produire plus mais elles n’arrivent pas à trouver la main-d’œuvre qualifiée. Pour réduire le nombre d’emplois vacants, diverses mesures peuvent être appliquées : une meilleure sensibilisation des jeunes, des incitants plus immédiats, plus de formations dans les métiers en pénurie en faisant notamment appel aux acteurs privés.
La croissance de nos entreprises wallonnes est bridée par ses emplois vacants, évalués au nombre de 29.420 à la fin du dernier trimestre 2018. Depuis 2016, le taux d’emplois vacants a augmenté de 50% alors que le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à plus de 200.000. En l’absence de mesures, cette pénurie de main-d’œuvre aura pour conséquence de contraindre les entreprises à ralentir leur expansion ou à renoncer à certains marchés. Le principal obstacle est incontestablement le manque de qualification des demandeurs d’emploi dans les métiers en pénurie et dans les fonctions critiques. Dès lors, il est nécessaire de :
- Personnaliser les formations selon les besoins des entreprises. Au vu de l’urgence pour les entreprises de combler leur pénurie de main-d’œuvre, l’offre de formation doit être en parfaite adéquation avec chaque situation particulière. Les formations doivent pouvoir être réalisées rapidement, et s’adapter au niveau du demandeur d’emploi (une formation complète ou une simple remise à niveau, afin d’être rapidement employable). Face au manque de formateurs dans certaines filières, il serait intéressant de permettre au FOREM de se tourner vers des opérateurs privés lorsqu’il ne peut répondre rapidement ou efficacement à la demande des entreprises.
- Sensibiliser les demandeurs d’emploi à se former dans les métiers en pénurie par une communication efficace sur un maximum de supports différents. Chaque année, le FOREM actualise la liste des métiers en pénurie et des fonctions critiques. Nul ne peut ignorer cette liste : elle doit être largement diffusée. Il est également nécessaire d’informer correctement les demandeurs d’emploi afin d’éviter les amalgames tels que « métier en pénurie » est égal à « métier pénible » ou encore à «rémunération faible ». Le FOREM a déjà mis en route plusieurs campagnes publicitaires, notamment les « mardis d’avenir » consacrés exclusivement à la promotion et à l’information sur les métiers en pénurie et les fonctions critiques. D’autres actions doivent voir le jour pour toucher un maximum de demandeurs d’emploi.
- Mettre à disposition des incitants immédiats pour encourager les personnes à réussir une formation dans un métier en pénurie ou une fonction critique. Un premier pas a été fait par l’instauration d’une prime de 350€ en cas de réussite d’une telle formation.
- Booster le FOREM à former dans les métiers en pénurie et les fonctions critiques. Le FOREM a un rôle crucial d’accompagnement et d’insertion des demandeurs d’emploi, il réceptionne également une grande partie des offres d’emploi en Wallonie. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour permettre de répondre aux offres d’emploi passant par le FOREM concernant ces métiers. A cette fin, un matching plus performant doit être obtenu, il faut en priorité mobiliser les formateurs sur les métiers en pénurie. En 2017, 18 % des offres reçues par le FOREM pour ces métiers sont restées insatisfaites.