1.5 Valoriser et amplifier l’enseignement en alternance
L’alternance doit être valorisée comme un mode d’apprentissage à part entière. Mettre l’accent sur l’apprentissage en entreprise permettra à l’élève de confirmer sa vocation pour un métier ainsi que de développer des compétences techniques et des savoir-être incontournables. L’alternance est une voie royale vers l’emploi, elle doit absolument être mieux intégrée dans l’enseignement supérieur.
- Faire de l’alternance dans l’enseignement une étape d’un parcours d’excellence. L’articulation entre l’enseignement de plein exercice et l’enseignement en alternance doit être revue pour permettre à l’apprenant de bénéficier d’un parcours cohérent et de qualité. L’alternance doit être vue comme un mode d’interaction avec le monde du travail, bénéfique à un temps donné du parcours de l’apprenant (finalisation ou perfectionnement par exemple).
- Développer l’alternance comme une filière à part entière pour les métiers qui, vu leurs spécificités, devraient pouvoir être organisés en alternance sur l’ensemble du parcours.
- Améliorer l’articulation entre l’offre et la demande de places en entreprise. Le stage en entreprise est la clef de voûte de tout parcours en alternance, dans l’enseignement supérieur, à l’IFAPME ou encore en CEFA. Il est nécessaire d’avoir suffisamment d’offres de places en entreprise, et d’établir un cadre de qualité au sein de celles-ci. Actuellement, il y a plus de 45.000 entreprises agréées disposant de places au sein de leur entité alors que le nombre d’apprenants s’élevait à moins de 20.000 pour l’année 2016-2017.
- Promouvoir la formation alternée des demandeurs d’emploi. Par un décret wallon de 2014, les demandeurs d’emploi ont la possibilité d’entreprendre une formation en alternance qui leur est spécifique. Ce dispositif est mis en œuvre conjointement par le FOREM et l’IFAPME. Néanmoins, le nombre de contrats est faible au regard des places disponibles : 190 contrats initiés en 2017 pour près de 600 places. Face à ce constat, plusieurs mesures peuvent être mises en route : une communication poussée vers les demandeurs d’emploi sur la plus-value d’une formation en alternance, une réflexion sur le mode de recrutement pour les formations alternées, la réalisation d’un parcours global avec le demandeur d’emploi afin de vérifier de ce dispositif dans son parcours personnel, le développement de formations alternées pour les métiers en pénurie ou en tension, etc. Une autre piste d’action serait la révision des critères d’éligibilité à la formation alternée, en effet ceux-ci sont jugés trop restrictifs car un demandeur d’emploi possédant déjà une qualification ne peut prétendre à l’alternance, même dans un parcours de reconversion vers un autre métier.