1.2 Booster les filières technologiques et scientifiques pour une Wallonie innovante

Les entreprises sont en manque criant de personnel, singulièrement dans les filières techniques et scientifiques. Il est donc déterminant de donner envie aux jeunes de s’investir dans les filières STEM (science, technology, engineering and mathematics). Cela nécessite entre autres de revoir les méthodes et la promotion de ces enseignements, de mieux informer sur les débouchés, et d’augmenter le nombre d’étudiants poursuivant ces filières dans l’enseignement supérieur. Rendons les carrières STEM plus attractives, et ce dans l’enseignement dès le plus jeune âge.

La Wallonie se situe en bas du classement européen lorsque l’on considère le pourcentage de diplômés en sciences et en sciences appliquées (16% de diplômés contre une moyenne de 26% pour l’UE28). Pourtant, dans l’enseignement secondaire général, 45% des élèves du 2ème degré, un tiers des élèves du 3ème degré et 25% des élèves du 3ème degré en transition suivent une option en sciences. À l’heure du numérique et des évolutions fulgurantes en matière de technologies, la Wallonie doit agir pour sensibiliser ces jeunes prédisposés à suivre des études STEM dans le supérieur. 

  • Réformer l’enseignement des sciences avec une démarche pédagogique d’investigation afin d’éveiller la curiosité des élèves et leur permettre de développer le goût des sciences dès le plus jeune âge. Un enseignement des sciences basé sur une approche trop théorique ne correspond pas aux attentes des élèves. Il est nécessaire de revoir la formation initiale et continue des professeurs pour mener à bien cette démarche. Les étudiants doivent comprendre l’impact des sciences et de la technologie sur la société actuelle. Une connaissance en sciences est un atout majeur pour s’insérer dans le monde de l’emploi. Le corps enseignant a besoin de locaux adaptés et équipés pour la réalisation d’exercices pratiques pour avancer vers un apprentissage par l’expérimentation.
  • Renforcer le lien entre l’enseignement secondaire et supérieur pour faciliter la transition entre ces deux types d’enseignement. Un écart est constaté entre les compétences STEM acquises dans le secondaire et celles qui sont requises pour le supérieur, notamment lors d’un examen d’entrée. Pour s’assurer que les prérequis indispensables pour réussir avec succès des études STEM soient atteints, il faut permettre la remédiation durant les vacances scolaires, donner la possibilité d’avoir des cours supplémentaires en mathématiques ou encore renforcer les cours préparatoires avant la rentrée académique. Il faudrait également étudier la possibilité de diminuer le minerval dans les domaines STEM pour accroitre l’attractivité auprès des futurs étudiants.
  • Informer les jeunes sur les métiers STEM et casser l’image négative véhiculée dans ces domaines. Elèves ou parents, tous ont une méconnaissance et une image très limitée des études et métiers dans les domaines STEM. La Wallonie peut briser ces clichés, notamment en informant sur les multiples carrières STEM souvent ignorées du grand public, en informant des pénuries, et en évoquant les salaires de ces métiers afin de susciter l’intérêt. Un autre plan d’action serait d’adopter une dimension « Girl friendly », en effet les domaines STEM sont considérés à tort comme des domaines exclusivement masculins. Permettre des rencontres avec des femmes scientifiques s’avérait bénéfique.
  • Inciter les demandeurs d’emploi à s’orienter dans la reprise d’études d’un domaine STEM par la non dégressivité des allocations de chômage. Actuellement, un demandeur d’emploi bénéficiant d’une allocation de chômage ne subit pas la dégressivité de ses allocations lorsqu’il suit une formation professionnelle. Pour ceux qui reprennent des études de plein exercice dans un métier en pénurie, ce gel de la dégressivité commence plus tard. La dégressivité des allocations de chômage devrait être la même, qu’il s’agisse d’une formation professionnelle ou d’études de plein exercice.
  • Donner un rôle actif aux entreprises wallonnes dans l’information aux élèves sur les débouchés des études STEM. Un sondage réalisé auprès de nos patrons wallons démontre que plus de la moitié sont prêts à participer à des actions pour promouvoir les métiers STEM par des visites en entreprise ou encore des séances d’information.