1.1 Viser un enseignement d’excellence

Accélérons la concrétisation du pacte d’excellence, et rendons ses lettres de noblesse à l’enseignement. Il faut renforcer les savoirs de base en mathématiques, en français, en langues et en sciences, et développer l’éveil technologique et l’esprit d’entreprendre. Accentuons l’apprentissage des « Soft skills » pour préparer les jeunes à la vie en entreprise. Faisons des options techniques et professionnelles des filières d’excellence et non de relégation.

La qualité des formations est la préoccupation prioritaire des entreprises. Suite à un sondage réalisé auprès des patrons wallons, il apparaît que l’enseignement n’est pas à la hauteur des attentes du marché du travail. En effet, plus de la moitié des entreprises répondantes estiment que les savoirs de base ne sont pas suffisants. Elles se retrouvent parfois confrontées à un jeune ne sachant pas lire un manuel écrit en français ou réaliser une règle de trois. A ce constat s’ajoute l’oubli, dans les programmes, de disciplines essentielles pour l’épanouissement dans la vie en entreprise comme les « Soft skills », l’autonomie et l’esprit d’équipe dans la gestion de projets ou encore l’apprentissage des technologies comme le numérique. Pour une meilleure adéquation entre les programmes de formation et le contexte socio-économique, il est nécessaire de :

  • Créer des synergies entre l’enseignement et le monde de l’entreprise. Le sondage réalisé par l’UWE/BECI expose la volonté commune des entreprises de devenir un partenaire actif aux côtés des écoles. Diverses actions d’information ou de sensibilisation peuvent être mises en place, telles que des visites d’entreprises ou des journées portes ouvertes à l’intention des étudiants, ou encore des rencontres avec le personnel enseignant pour une vision commune des profils « métiers ». Une proximité renforcée avec le monde de l’entreprise offre de multiples avantages, notamment dans le développement de certains programmes tels que l’alternance ou encore en assurant des places de stages pour tous les apprenants dans le cœur de métier des entreprises.
  • Renforcer les savoirs de base par l’instauration du tronc commun. Pour l’amélioration de l’apprentissage des savoirs de base, le tronc commun doit mettre l’accent sur la langue maternelle, les mathématiques, les sciences ou encore les langues étrangères, et supprimer le régime d’options : chaque élève se verra dispenser les mêmes enseignements de base.
  • Repenser le parcours de l’élève pour lui permettre de faire face aux défis du monde de l’entreprise de demain. Le tronc commun est la pièce angulaire du pacte d’excellence par sa vision moderne de l’évolution de l’élève au sein de l’enseignement, notamment en le rendant « polytechnique ». Le cursus commun comprend sept champs disciplinaires d’égale valeur et d’égale importance. En cassant la hiérarchie des filières, l’élève est libre de découvrir la discipline pour laquelle il possède un talent. Pour aboutir à une école efficace, il est nécessaire de retrouver, également au sein du tronc commun, d’autres disciplines nouvelles permettant l’éveil technologique, l’esprit d’entreprendre, les « Soft skills », etc.
  • Revaloriser les filières techniques et professionnelles en faisant du parcours qualifiant une filière de choix. Trop souvent, les études professionnelles et techniques sont vues comme un enseignement de relégation en lieu et place d’un enseignement en adéquation avec les réalités du monde du travail. Ce phénomène est dû à une majorité d’élèves pour lesquels l’enseignement qualifiant n’est que le fruit d’un parcours chaotique avec des réorientations successives et des échecs, pour aboutir in fine dans une option professionnelle ou technique par dépit. Grâce à la mise en œuvre du tronc commun, les élèves qui suivront des études qualifiantes le feront par choix réellement consenti, en étant éclairés sur les différentes possibilités d’orientation. De plus, renforcer les savoirs de base dans l’enseignement qualifiant brisera cette image de filière de relégation.